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Le juste coût d’une activité de Grandeur Nature

Par Joseph Corbin


Dans les activités de jeu de rôles Grandeur Nature (GN), l’éventail est souvent comparable (et comparé) à une fin de semaine de camping sans services. Malgré cette prémisse, les participants ont plusieurs attentes. Tout d’abord un scénario, puis de l’animation et du réalisme visuel. Le tout avec différents niveaux d’attente sur la qualité.

Je me suis longuement questionné sur le sujet et voici mon hypothèse : le prix représente davantage une philosophie qu’un service supplémentaire [1]. Je m’explique...

La valeur d’un événement de GN pourrait se comparer avec celle d’un voyage. Selon l’investissement, le nombre d’activités qui en découlent et la qualité du séjour est variable. La plupart des gens n’ont aucun problème avec cette notion, du moins lorsqu’il s’agit d’un voyage.


Alors, pourquoi ne pas payer le juste prix lorsqu’il s’agit d’un GN ? La réponse ne se trouve pas dans un budget puisque, actuellement, les personnes qui « chargent cher », arrivent à peine à un budget zéro.


Bon nombre d’organisations québécoises de GN fonctionnent comme des OBNL et ont pour philosophie de permettre le développement personnel et professionnel de leurs participants, incluant les nombreux bénévoles. Souvent, ce sont d’anciens participants qui deviennent animateurs et organisateurs.


L’un des objectifs est donc de faire développer l’individu qui s’implique. Ces organisations calculent le profit de leurs activités par leurs interventions et par une culture de développement personnel de toute leur équipe. Ils gardent leur prix bas pour garantir l’accessibilité au grand nombre, à la jeunesse et aux personnes dans des situation précaires.

De plus, lorsque les participants paient « plus cher » pour leurs jeux, ils investissent pour que l’organisation puisse débloquer du temps professionnel et qu’il puisse rémunérer les personnes qui consacre du temps à la réalisation du projet.


Afin de tenir une activité de qualité, les méthodes employées tant par les GN avec pour objectif une rentabilité financière que ceux avec une vision de type OBNL, sont assez similaires. Lorsque les « clients » s’impliquent davantage monétairement, les organisateurs développent facilement une volonté, voir une pression, face à la qualité du service offert. Le défi peut être anxiogène puisque les ressources sont quand même limitées et le but est justement de ne pas investir une quantité de temps personnel infini. Par conséquent, payer plus cher doit simplement faire en sorte que l’on reconnaît le travail des organisateurs. Malheureusement, cette décision aurait comme conséquence la diminution de l’accessibilité aux classes sociales moins aisées financièrement.

Alors, pourquoi un organisateur de GN chargerait moins cher pour le même travail ? Le Centre de la Culture Populaire de Nicolet détiendrait peut-être une partie de la réponse. Ce centre compte une ressource humaine, en partie subventionnée, permettant la réalisation d’activités de GN. Cela fait en sorte que le travail acharné de la personne est rémunéré et permet d’offrir l’activité à un prix un prix éthique [2].


En conclusion, je pense que les organisateurs de GN Québécois qui souhaitent intervenir aux développements de leur communauté devraient être au moins dédommager pour leurs efforts tout en offrant des activités accessibles pour tous.


[1] Ma réflexion se base sur mes discussions avec des participants, des organisateurs et suite à des discussions sur les médias sociaux.


[2] L’activité L’enclave a une politique de prix d’entrée volontaire. Un prix minimal est établi, de même que le prix suggéré. Cela permet à ce que tous puissent se présenter, autant des étudiants que des professionnels.


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