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La compétition à tout prix, vraiment?

Par André Boudreau


Avec la saison de hockey qui débute, plusieurs discussions ont lieu sur les performances attendues de notre Sainte Flanelle. Les propos sont passionnés et chacun y va de son opinion. En écoutant une émission de lignes ouvertes à la radio, j’entendais les intervenants dire que c’est au niveau mineur que la hargne d’être meilleur que son prochain devait être enseignée. Ça m’a amené à me demander si le côté compétitif des activités de loisir est, en fait, une si bonne chose pour les enfants.


N’allez surtout pas croire que ce type de situation ne se retrouve que dans les activités sportives; les activités culturelles et communautaires sont également soumises à cette réalité.


Bien souvent, les parents ne voient que ce côté de la médaille et forcent presque, dans certains cas, leurs enfants à tout faire pour gagner. On impose de dépasser les autres, et souvent même les participants qui finissent 3ième sur une compétition de 50 personnes sont déçus, tant l’accent est mis sur la victoire à tout prix.


Comprenez-moi bien, l’importance de la compétition dans une activité n’est pas négligeable dans un contexte où le but est de gagner. Après tout, au hockey par exemple, il faut bien compter plus de buts que l’adversaire. Je me questionne cependant sur la pertinence de ne viser que ce but, au détriment du simple plaisir de participer à une activité qui a plusieurs autres bienfaits (un contact social, une meilleure forme, un mode de vie équilibré, etc.).


Le nombre d’enfants qui finissent par vivre professionnellement dans une discipline est infime comparé au nombre de gens qui pratiquent de façon libre. Un joueur de hockey qui se rend à la Ligue Nationale ne représente pas la majorité des résultats obtenus par la plupart des joueurs amateurs. On a qu’à penser aux multiples histoires relatant des parents qui crient après les arbitres (souvent de jeunes passionnés par leur domaine qui souhaitent en faire plus) pour une décision qui va à l’encontre de leur enfant ou de leur équipe. Ce type d’histoire ne devrait pas exister dans un contexte où le but premier devrait être de s’amuser.


Je suis toujours content d’apprendre qu’une personne performe à un haut niveau dans une discipline. Le dépassement de soi est une valeur primordiale dans le développement des habiletés. Ainsi, sauter plus haut, courir plus vite ou lancer plus fort sont des résultats naturels d’une pratique de haut niveau. Je ne crois cependant pas que le côté compétitif d’une activité doive dépasser le simple bonheur de développer une nouvelle passion ou d’avoir du réel plaisir à la pratiquer.


Sans régler la problématique dans un simple texte, je vous invite, chers parents, à vous demander ce qui est la bonne chose pour vos enfants lorsqu’on parle d’activités de loisir. La compétition et la performance sont tellement valorisées partout (en commençant par l’école) que l’idée de faire participer son enfant à une activité simplement pour les bienfaits que celle-ci procurent en vaut certainement la peine.


Le plaisir avant tout

De nombreuses études ont démontré les multiples avantages d’avoir un mode de vie équilibré et les activités de loisir en font certainement partie. Il en résulte des personnes plus en forme, donc qui visitent moins souvent l’hôpital et qui ont généralement un réseau social plus fort, une baisse du niveau de stress, etc. En résumé, il en résulte des êtres humains plus heureux.


En tant que qu’organisateur d’activités, il est important de considérer le tout. Même si vous dirigez une équipe de compétition dans votre activité donnée, les résultats ne font pas foi de tout en bout de ligne. Les souvenirs, les passions, la camaraderie et le simple fait de développer ses habiletés sont amplement suffisants.


Dans le même ordre d’idées, si vous êtes parent et que vous inscrivez vos enfants à une activité, pensez aussi que la compétition, les médailles et la performance ne sont pas les seuls avantages que votre enfant retirera de votre geste. Une chanson disait : « L’été, c’est fait pour jouer ». Les activités aussi peuvent servir à ça!

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